Quatre musiciens. Stop. Du Montmartre de Paris ou du Raval de Barcelone, d’est en ouest, du nord au sud. Stop. Un regard, un désir complice, une même envie de jouer ensemble, une même envie d’échappée belle au gré de leurs influences, de leurs parcours, une même envie de mêler leurs identités sur une même carte, celle d’une musique ouverte aux quatre vents d’une planète en éveil. Stop. Chloé (guitare), Julien (contrebasse, stomps), Vincent (kora,oud, steel guitar, violon et saxo) et Laurent (guitare, chant) : quatuor aux cordes sensibles. Stop. De la world, du folk, mais aussi du rock et de l’acoustique ballade. Stop. L’évidence de la convergence, le pari de la conjugaison. Stop. Atmosphères, atmosphères non stop.
Un an d’échanges, de travail, de construction. Stop. Vincent sort sa kora, Julien sort un riff de basse. Stop. Chloé glisse un gimmick de guitare et « houmama ma » sort de la bouche de Laurent. Stop. Ses plaies, ses bosses. Stop. Première chanson. Stop. Première douce transe d’une farandole à venir, langues emmêlées. Stop. La sensualité d’une étreinte (« L’amour à vif »), les artificiels paradis pour un peu de paix (« Les louanges des rouages »), l’errance anonyme des ultra-modernes solitudes et damnés de la terre (« Moins qu’un chien »), l’éternelle illusion de la passion (« Open my eyes »), le bel amour clandestin d’une gare à l’autre (« En silence»). Stop. Que faire de sa peau dans un monde en chaos ? Stop. Se relever chaque jour, chercher le sourire de l’autre et chanter, jouer, non-stop.
Les voyages et les héritages de chacun vont colorer le voyage, les rencontres aussi. Stop. Sur les scènes de Paris et d’ailleurs, des musiciens-frères, des voix-sœurs, des compagnons de route d’un bout de vie et d’une chanson. Stop. C’est Melissmell qui enrage le blues hispanique « L’enclume des jours » de sa voix bouleversante, c’est Arno Futur qui chevauche le punk-rock sombre et lumineux des « Ornières », c’est Aurelia Campione (Cafetera Roja) qui dialogue en anglais avec Laurent sur « Houmama », c’est Johnny Montreuil qui le rejoint pour une country-folk « Addiction » bien Cash comme un autre Johnny. Stop. C’est Twan (Cafetera bis) qui vient poser son slam allemand sur une magique version réinventée de « I’m your man » de Leonard Cohen. Stop. Surprises non-stop.
Accueillant les amis de passage, le quarteron inspiré balise aussi le disque d’hommages inspirés, jamais convenus. Stop. Après la cavalcade soul-funk de Gloria Jones, la pointilliste new wave de Soft cell, le gothique musclé de Marylin Manson, le « Tainted love » de Télégram ose le violoncelle en intro avant un crescendo emballant. Stop. Et pour boucler la douzaine de haltes qui sont autant de paysages changeants, un salut fondateur au grand Serge, référence commune et indiscutable, par cet « Overseas telegram » qui donne son nom au groupe. Anamour non-stop.
Et aussi les espagnoles et électriques guitares de Napo Romero (Mano Solo, Frères Misère, Flor del Fango ), la batterie de Nico des Hurlements d’Léo, la plume d’Erwan Wallace (« Les louanges des rouages »). Stop. La maison de Télégram a la porte grande ouverte sans jamais oublier ce qu’il est : un jeune groupe sur le fil de l’émotion, qu’elle vienne de l’énergie d’une résistance, de la beauté du sentiment, de la douceur d’une mélodie. Stop. Un petit monde ouvert sur le grand, à savourer non-stop.